« Nous sommes tous des féministes »

Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine Nigériane. A 19 ans, elle s’installe aux Etats-Unis et elle obtient un master en communication ­et sciences politiques.
Elle publie son premier roman en 2003, L’Hibiscus pourpre.
Elle obtient en 2008 une maîtrise d’études africaines à l’université de Yale et reçoit une bourse de la Fondation MacArthur.

C’est en 2012 qu’elle prononce le discours publié en français sous le titre « Nous sommes tous des féministes », lors d’une conférence TED (Technlology, Entertainment and Design).

Chimamanda Ngozi Adichie y souligne les différences, notamment sociales, entre les deux sexes : les garçons sont élevés pour devenir forts et insensibles, les filles sont éduquées pour devenir douces et dociles. Elle milite en fait pour que les moeurs changent et pour que garçons et des filles bénéficient de la même éducation.

Inspirant, engagé et clair, ce texte peut notamment faire office d’introduction au féminisme. Les idées développées par l’écrivaine ont retenu notre attention, et nous voulions les partager avec vous aujourd’hui.

« Si nous faisons sans arrêt la même chose, cela devient normal. Si nous voyons sans arrêt la même chose, cela devient normal. Si les chefs de classe ne sont que des garçons, nous finissons par penser, même inconsciemment, que c’est inévitable. Si nous ne voyons que des hommes occuper les postes de chef d’entreprise, nous en venons à trouver « naturel » que les hommes soient les seuls à être chefs d’entreprise. »

« Le monde où nous vivons aujourd’hui est complètement différent. L’etre le mieux qualifié pour diriger n’est pas le plus fort physiquement. C’est le plus intelligent, le plus cultivé, le plus créatif, le plus inventif. Les hormones ne jouent aucun rôle dans ces qualités. Un homme peut être, aussi bien qu’une femme, intelligent, cultivé, créatif, inventif. Nous avons évolué. Nos idées sur la question du genre, en revanche, n’ont pas beaucoup progressé. »

« Dernièrement, j’ai écrit un article sur le fait d’etre une jeune fille à Lagos. Une de mes relations l’a trouvé trop violent et m’a dit que j’avais exagéré. Je n’ai éprouvé aucun regret. Bien sûr qu’il était violent. De nos jours, le déterminisme de genre est d’une injustice criante. Je suis en colère. Nous devrions tous être en colère. »

« Si vous êtes une femme, vous n’etes pas censée exprimer votre colère parce qu’elle est menaçante. »

« Ce qui m’a frappée (…) c’est leur souci d’etre « aimées ». On les a élevées en leur donnant à croire que plaire est primordial, qu’il s’agit d’une caractéristique spécifique. Et que cela exclut l’expression de la colère, de l’agressivité ou d’un désaccord formulé avec trop de force. »

« Nous passons un temps fou à apprendre à nos filles à se préoccuper de l’opinion que les garçons ont d’elles. Mais le contraire n’est pas vrai. »

« Dans le monde entier, il y a un nombre incroyable d’articles de magazines et de livres qui abreuvent les femmes de conseils sur ce qu’il faut faire, sur la façon d’etre ou de ne pas être pour attirer les hommes ou leur plaire. On ne trouve pas, loin s’en faut, autant de guides de ce genre destinés aux hommes. »

« Notre façon d’éduquer les garçons les dessert énormément. Nous réprimons leur humanité. Notre définition de la virilité est très restreinte. La virilité est une cage exiguë, rigide, et nous y enfermons les garçons. »

« Nous apprenons à nos filles que leur sexualité n’est pas comparable à celle des garçons. »

« Et si, dans l’éducation que nous donnons à nos enfants, nous nous concentrions sur leurs aptitudes plutôt que sur leur sexe ? »

« Le fond du problème, et c’est désolant, c’est qu’en matière d’apparence nous prenons les hommes comme référence. »

« La culture ne crée pas les gens. Les gens créent la culture. S’il est vrai que notre culture ne reconnaît pas l’humanité pleine et entière des femmes, nous pouvons et devons l’y introduire. »

« Féministe : une personne qui croit en l’égalité sociale, politique et économique des sexes. »

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